Né en Lettonie (à Aizpute, à 155km à l'ouest de Riga) Claude Baks rejoint la résistance française (FFL) à l'âge de 24 ans après que ses parents - Grégoire Baks et Sonia Dajonskova - furent exécutés le 15 décembre 1941 dans les dunes de Šķēde lors des massacres des juifs de Liepāja suite à l'annexion du pays par l'URSS puis à son invasion par l'Allemagne nazie. Au sortir de la guerre, un diplôme d’ingénieur en poche, il est engagé en 1946 par Marcel Schlumberger au sein de sa société homonyme spécialisée dans les mesures de champs pétrolifères. En 1951 Jean Riboud rejoint Schlumberger. Également résistant durant l’occupation puis déporté au camp de Buchenwald une grande complicité unira rapidement Riboud et Baks ; ce dernier deviendra le bras droit de Jean Riboud quand il prendra la présidence du groupe Schlumberger en 1965. Amis intimes, passant leurs vacances ensemble au Château de La Carelle avec leurs familles respectives, tous deux étaient passionnés tant par l’art que par le septième art. Parallèlement à son rôle au sein du groupe Schlumberger Claude Baks s’associera à Henri Langlois (cofondateur de la Cinémathèque française) ; créera une société de production (Logos Film) avec Roberto Rossellini ; deviendra administrateur de Gaumont et conseiller de Nicolas Seydoux (président de Gaumont) ; assistera Christophe Riboud (fils de Jean) et Jérôme Seydoux (frère de Nicolas) lors de la création de la chaine « La Cinq » avec Silvio Berlusconi ; et créera en 1983 la société de production Archimède International afin de produire le film « Le Bon Roi Dagobert » (Archimède ayant produit un autre long-métrage en 1990 sur lequel Claude Baks est cité en tant que producteur à titre posthume). Bien que Claude Baks ne fut pas du tout acteur Roberto Rossellini se mit en tête de lui faire jouer le rôle de Descartes pour le film « Blaise Pascal » qu’il tournait avec Pierre Arditti. Rossellini téléphona à Baks à Paris le 30 août 1971 pour lui demander d’être à Bassano del Grappa deux jours plus tard. Amusé par l’expérience Claude Baks releva le défi et s’en sortit plutôt bien en déclamant le Discours de la Méthode affublé d’une perruque sur un long plan séquence de plus de 3 minutes. Ayant néanmoins une voix très grave et un accent slave assez prononcé il demanda à l’acteur Jacques Monod de postsynchroniser sa scène. En 1975 Claude Baks s’est vu diagnostiquer un cancer généralisé pour lequel il était traité en soins externes à l’Hôpital Américain de Neuilly. Véritable force de la nature il n’a jamais rien laissé paraître de sa maladie ; il s’éteindra le mardi 4 mars 1986 ; 135 jours après le décès de son ami et complice de toujours, Jean Riboud. Claude Baks était le mari de la comédienne Anne Caprile (tenant également un rôle dans le « Blaise Pascal » de Rossellini) ; et le grand-père du photographe évènementiel Benoît Éon. Plus de renseignements à propos de Claude Baks sont consultables dans : • « Histoire secrète du cinéma français » de Michel Pascal aux éditions Robert Laffont. • « Rassam le magnifique » de Mathias Rubin aux éditions Flammarion. • « Les aventure de Roberto Rossellini » de Tag Gallagher aux éditions Léo Scheer. • « The Art of Corporate Success : The Story of Schlumberger » de Ken Auletta aux éditions Putnam Pub Group.