Fatima Ibrahim as-Sayyid al-Beltagi (en arabe : فاطمة إبراهيم السيد البلتاجي), dite Oum Kalthoum (en arabe : أم كلثوم), également orthographié Oum Kalsoum (ou Om-e Kalsūm en dialecte égyptien) ou parfois Umm Kulthum, et surnommée « Souma », est une chanteuse, musicienne et actrice égyptienne, née le 31 décembre 1898 à Ṭamāy al-Zahāyira (dans le district de Simballāwayn du gouvernorat de Dakhleya en Égypte) et morte le 3 février 1975 au Caire. Désignée par divers surnoms, dont "l'Astre de l'Orient", "la Dame", "la Quatrième Pyramide" et "la Cantatrice du peuple", elle est généralement considérée comme la plus grande chanteuse du monde arabe. Le président Nasser, dont elle était la chanteuse préférée, l'a exonérée d'impôt à vie. Au Caire, on disait alors : « L'Égypte, c'est Nasser, Oum Kalsoum et les pyramides ». Charles de Gaulle l'appelait « La Dame » et Maria Callas « La Voix Incomparable ». Dès son plus jeune âge, Oum Kalsoum a montré un talent exceptionnel pour le chant. Son père, un cheikh rigoureux, l'a souvent emmenée avec lui et son frère aux cérémonies religieuses pour psalmodier les versets du Coran. Un jour, alors que son frère était malade, elle l'a remplacé et a immédiatement captivé l'auditoire avec sa voix. Cela a marqué le début de sa carrière musicale. Elle a commencé par interpréter des chants religieux, souvent déguisée en garçon pour respecter les mœurs austères de son père. Sa réputation s'est rapidement étendue, et elle a été invitée à se produire dans toute la Dakahlieh et même au chef-lieu, Zagazig. Un chanteur renommé de l'époque, le cheikh Abou El Ala Mohamed, l'a entendue et a convaincu son père de la laisser l'emmener au Caire. Là, elle a donné sa première soirée payante le 6 décembre 1922, remportant un énorme succès. Oum Kalsoum a surpassé toutes ses rivales pour atteindre une gloire sans partage dans le monde arabe. Elle était sollicitée par des pachas opulents, des riches commerçants et des personnalités politiques et artistiques pour donner à leurs fêtes un lustre suprême. Ses cachets sont devenus fabuleux, et elle a fait de nombreuses tournées à l'étranger, y compris à Paris en 1967. Parallèlement à sa carrière de chanteuse, elle s'essaie au cinéma (Weddad, 1936 ; Le chant de l'espoir, 1937 ; Dananir, 1940 ; Aïda, 1942 ; Sallama, 1945 et Fatma, 1947) mais délaisse assez vite le septième art, ses yeux atteints de glaucome ne supportant l’éclairage des plateaux. En 1953, elle épouse son médecin, Hassen El-Hafnaoui, tout en incluant une clause lui permettant de prendre l’initiative du divorce le cas échéant. Oum Kalsoum est décédée le 3 février 1975 au Caire, son héritage musical continue de vivre et d'inspirer des générations d'artistes et de mélomanes dans le monde entier. En 2001, le gouvernement égyptien a inauguré le musée Kawkab al-Sharq (« L'Astre de l'Orient ») en mémoire de la chanteuse. Le musée abrite une série d'effets personnels d'Oum Kalthoum, dont ses célèbres lunettes de soleil et écharpes, mais également des photos, des enregistrements et d'autres objets d'archives.